To be Rossi or not to be...
MotoGP 16 se décline donc en jaune fluo et s'inféode ouvertement au Doctor. Pour dissiper toute présomption de partialité, sachez d'abord que l'auteur de ce test n'est pas spécialement fan de Valentinick. Que du contraire puisqu'il se sent nettement plus proche d'un certain Empereur romain!
Se compromettre aux commandes de VR The Game lorsqu'on est fan de Biaggi, quelle abnégation, n'est-ce pas? Eh bien pas tant que cela, car s'il n'est pas exempt de faiblesses, le nouvel opus MotoGP à la sauce Tavullia s'offre assez de particularismes pour se faire finalement apprécier.
Dans la peau de Rossi ou d'un membre de son Académie
On le sait, le Doctor forme sous son égide de jeunes pilotes, comme Romeo Fenati en Moto3. Mais ils sont plus nombreux qu'on ne croit et le pitch de ce jeu est précisément de faire du joueur un membre de cette Académie. Pas de révolution pour autant dans les modes de jeu coutumiers (Carrière, Course, Contre-la-montre, etc) et une carrière se construira toujours au départ du Moto3 pour monter graduellement vers la catégorie reine. Par contre, en cours de saison, on pourra se mesurer au Dottore et/ou aux autres académiciens par le biais d'épreuves appréciées par le multiple champion du monde: Dirt Track dans son ranch -très bien modélisé- à Tavullia (plusieurs types de courses "Rossi approved" sont disponibles), entraînement en Yamaha R1M sur la piste de Misano qui se trouve à moins de 15km de Tavullia mais aussi épreuves sur 4 roues puisque le champion italien aime ça. En l'occurrence, on devra pratiquer le drift au volant de Ford Mustang qui ne demandent que ça et on pourra s'aligner dans une WRC, pour participer au Monza Rally Show que Rossi a déjà remporté à 4 reprises.
Certes, les grincheux pourraient s'en prendre au gameplay des séquences en voitures (le drift ne casse pas la baraque et faire du rallye sur un circuit de vitesse bourré de chicanes n'est pas très fun) et dire qu'elles n'apportent pas grand-chose, mais ce serait méconnaître injustement la diversité dont ces épreuves enrichissent ce millésime de MotoGP. On sentait le studio italien Milestone en mal d'inspiration en commercialisant ses livrées annuelles de ce jeu, l'implication du Doctor en 2016 vient magistralement régler le problème.
D'autant que les épreuves moto dans le ranch de Tavullia sont très fun, voire addictives dans le cas de la formule americana consistant en courses par éliminations successives des derniers d'une manche. Alors oui, peut-être qu'un crossman trouvera que la physique des meules de dirt track n'est pas très réaliste; mais au diable les râleurs: c'est arcade, mais c'est gai!
Parmi les légendes
Comme de juste, tous ces contenus additionnels ont pris la place de certains autres (le parc fermé, les stands et le mobil-home disparaissent) mais c'est au bénéfice de surprises supplémentaires. D'abord, une large part est assurément faite à la carrière de Rossi; de ses exploits en piste à ses motos en passant par ses équipements et leurs décorations. Cela donne même lieu à un mode de jeu indépendant où l'on est convié à rééditer des performances réalisées par le Doctor au cours de ses multiples saisons en GP. Cela donne lieu à un double avantage: d'abord, on croise le fer avec des légendes (Biaggi, Jacque, Capirossi, Ukawa, ...) ensuite, on a droit à une interview exclusive de Rossi qui remet la saison et la course en contexte. Bien vu, parce que ces séquences permettent aussi tant soit peu d'approcher l'homme Rossi derrière le pilote. Les possibilités sont encore nombreuses: on peut s'attaquer aux records du tour du Dottore sur les différents circuits, courir en R1M, etc.
Si nous avons trouvé l'I.A. plus futée et plus rapide dans ce millésime, nous avons aussi trouvé que le rendu des dénivelés des différents circuits avait régressé et que la gestion des collisions entre pilotes était toujours totalement irréaliste (du moins dans les degrés de difficulté simplifiés).
Ceci étant, tous ces aspects moindres du jeu de Milestone ne viennent nullement grever le plaisir que nous avons éprouvé à le jouer. Car il est indiscutable que les contenus liés à Rossi viennent l'enrichir et le diversifier d'une manière telle qu'on n'avait plus vu ça depuis la disparition du mode Extreme qui vus permettait jadis d'aller rouler sur les routes quand vous en aviez assez de "faire des ronds" sur des circuits.
Bref, ce Valentino Rossi The Game est une manière de réussite et a, selon nous, sa place dans toute ludothèque de motard, même celui qui posséderait déjà MotoGP15. Et c'est un fan de Biaggi qui vous le dit!
