Kiwi ambitieux
Après s’être fait dans le passé une solide réputation en course, la marque française Kiwi est revenue récemment sur le marché avec des produits performants mais fort abordables. Une production made in China conçue in France. L'an dernier, nous vous disions tout le bien qu'il convenait de penser du Trophy, un intégral routier sportif en fibres démocratique (230€) et performant. Pour 2016, et en hommage à ses nombreux pilotes titrés, la marque commercialise un modèle carbone aux couleurs italiennes ou françaises, le Kaleido…
C’est la société française Tilt qui a repris la marque Kiwi en 2007. Depuis, elle a délocalisé la production en Chine mais s’est dotée d’un centre de R&D bien français, garant d’une qualité aux standards européens. Kiwi propose une dizaine de modèles, et refait vraiment surface depuis 2014. Le Kaleido vient entériner ce retour en lorgnant clairement vers le haut de gamme, et d'autant plus lorsqu'il est équipé de sa visière photochromique en option (90€).
En statique
Les casques en carbone offrent un prestige incomparable; de sorte qu'affiché à 430€, le Kiwi Kaleido reste compétitif même s'il l'est moins que le Trophy ou que le Raptor nettement moins onéreux. Outre la production chinoise qui permet de limiter les coûts, Kiwi fait le choix judicieux de réduire les décorations disponibles et de proposer un packaging simplifié.
La décoration du Kaleido joue dans le registre de la sobriété élégante; les couleurs italiennes seront prisées de tous les conducteurs de Transalpines tandis que la déco française s'accommodera aussi fort bien des Honda HRC. Quant au carbone, il rehausse l'ensemble de sa noblesse intrinsèque. On note une visière bien large, dont la double courbure rendra cependant malaisé l’usage de tear-offs, mais c’est un détail insignifiant sur la route. On dispose également d'un insert antibuée autocollant Raleri, préféré au classique Pinlock « qui a tendance à fragiliser la visière puisqu’il réclame qu’on la perfore », nous précise le fabricant. Le Raleri italien donne satisfaction ; il requiert juste qu’on le nettoie plus souvent qu’un Pinlock pour conserver sa pleine efficacité antibuée. Le reste de la dotation tient en quatre autocollants réfléchissants (obligatoires sur le marché français) ainsi qu’en un outil bien pratique pour faciliter la dépose de la visière. Détail chic : pour couvrir les crémaillères, on a le choix entre deux caches, un noir et un rouge.
Comme de coutume, l’intérieur hypoallergénique est démontable et lavable ; la bavette et le déflecteur nasal (bien conçus) sont compris et la boucle de fermeture est bien entendu de type Double D pour répondre aux exigences racing.
Des prestations de haute tenue
Peut-être certaines finitions pourraient-elles encore progresser, pensons à certains plastiques, mais le Kiwi fait indéniablement bonne impression, et plus encore à l'usage. Son habillage interne est doux et très agréable sur le visage; globalement, le Kiwi taille grand et permet d’envisager une taille inférieure à l’habitude. On note aussi que la pression où l’on immobilise la jugulaire fermée est assez difficile d’accès, sous l’habillage de joue gauche.
En route, c’est par son poids plume (1200g mesurés en taille XL) et par son aérodynamique que le Kiwi Kaleido se distingue: il gère remarquablement les remous, de sorte que la pression ressentie est homogène, ce qui diminue tant la fatigue que le niveau sonore. De fait, le Kaleido n’est pas un casque bruyant; nous le situerions à ce point de vue haut dans la hiérarchie des casques sportifs. De même, s’il laisse passer quelques courants d’air –c’est normal sur un modèle racing-, c’est sans excès. Le porter l’hiver comme nous l’avons fait ne pose donc aucun problème particulier. La visière s’ouvre sur plusieurs crans qui “verrouillent” bien et le premier permet aux porteurs de lunettes de rouler sans buée en ville ou sous la pluie sans trop perdre en confort. A ce point de vue, soulignons que le Kaleido est l’ami des lunettes car ces dernières y trouvent aisément leur place sans gêner le pilote, même si la monture est épaisse. Bien vu!
De son côté, l’insert antibuée Raleri fait bien son travail; nous trouvons néanmoins qu’il génère plus de reflets parasites qu’un Pinlock en conduite nocturne. Du côté des aérations, un niveau correct est atteint par le Kiwi qui, sans atteindre à ce point de vue l'efficacité des hauts de gammes très onéreux, fait mieux que la moyenne.
Mais revenons-en à sa nouvelle visière: l’avantage théorique offert par ce type d’écran, déjà expérimenté par Lazer depuis quelques années, est évident: tout changement de visière en fonction des conditions météo devient inutile. Cependant, son intérêt ne s’arrête pas là…
En effet, le produit proposé par Kiwi ne se contente pas de changer de couleur en fonction de la luminosité ambiante, il propose « au repos » une teinte jaune qui accentue les contrastes et augmente donc la visibilité lorsqu’il fait sombre ou brumeux. « Nos pilotes signalent également qu’elle leur permet de discerner plus clairement les taches grasses ou humides sur les pistes, précise Christophe Liebert de chez Kiwi. » Notre test confirme que, dans son coloris d’origine, la visière Kiwi optimise la luminosité et les contrastes. Elle réagit aussi rapidement aux variations de l’intensité lumineuse; on l’apprécie dès lors dans les tunnels ou si des nuages apparaissent. Il est pertinent d’insister sur la plus-value qu’une telle visière apporte à un casque tant au niveau pratique (une seule visière pour tous les usages) qu’en termes de confort oculaire. C’est bien simple, dès qu’on a goûté à une visière photochromique, s’en passer devient particulièrement malaisé.
Concluons
Il sera difficile de se plaindre de ce Kiwi Kaleido dont les prestations d’ensemble lui permettent de taquiner les hauts de gammes plus chers. En outre, sa déco sublimée par la présence du carbone lui confère une élégance certaine et semble bien résister aux aléas de la route. De son côté, l’outil fourni permet de déposer la visière en un tournemain et le poids plume ainsi que la visière photochromique sont des gages de confort en toutes circonstances. Un bilan résolument positif, donc.
Pour toute information:
www.e4bikers.com
Pour mémoire, les titres récoltés par les pilotes KIWI en 2015 :
Champion du Monde d’Endurance SSRT avec Julien Pilot;
Champion de France d’Endurance avec Axel Aynié;
Champion de France de side-car F1 avec Sébastien Delannoy et Kevin Rousseau;
Champion de France espoir de Rallye avec Pierre Reynaud;
Championne de France Féminine de Rallye avec Sonia Barbot;
Championne de France Top Sport de rallye avec Sonia Barbot;
Champion de France de la Montagne Richard Vuillermet;
Victoire aux 500 Miles de Magny-Cours avec Baptiste Regouby et Veillard Antoine;
Et de très nombreux podiums dans toutes les catégories.
K700CI Kaleido
Type: intégral carbone
Calotte: 2 tailles de calottes
EPS: double densité
Aérations: 2 Aérations Frontales, Aération Mentonnière et 2 extracteurs Arrière
Graphique Kaleido Italie, France disponible depuis février 2016
Finition carbone Brillante
Écran Anti-Rayure et Anti-Buée
Boucle Double D
Intérieurs Anti-Allergénique complètement démontable et lavable
Tissu doux respirant