Kawasaki ZX10-R 2012 : le monstre civilisé

Elle ferait presque peur
Kawasaki ZX10-R 2012 : le monstre civiliséOn ne sait pas si c'est sa livrée noire ou le nouveau design des optiques avant mais la ZX10-R fait plus bestiale que sportive. Il faut avouer que le design acéré de sa face avant avec son entrée béante pour le Ram-Air, surlignée par des leds vous fait croire qu'elle va vous bouffer tout cru.

 

 

 

 

La ZX6-R doit vraiment être sportive parce qu'en comparaison, sa grande soeur semble moins affutée ou ce coloris fait plus classe que le mythique vert de Kawasaki.

Kawasaki ZX10-R 2012 : le monstre civilisé La bulle parait plus large et plus haute, les clignotants avant s'intègrent aux rétroviseurs alors qu'à l'arrière, ils fusionnent avec le feu led blanc pour entourer la coque effilée, on aime ou on n'aime pas mais c'est pour le moins original et ça nous plait. Elle fait tout aussi méchante que la petite mais de prime abord, dans un autre registre.

 

 

Un sentiment de maîtrise
La partie cycle de la ZX10-R vous met en confiance, son cadre à double poutre en alu associé au gros bras oscillant se marient très bien avec la fourche de 43mm et l'amortisseur arrière horizontal. L'ensemble, bien entendu réglable dans tous les sens, n'a pas pu être pris en défaut sur la route. Là où sa petite soeur se montrait sautillante, la 10 paraît comme rivée au sol. Piloter devient un vrai plaisir, on la place où on veut et elle semble obéir au doigt et à l'oeil, sans forcer et sans se verrouiller sur une trajectoire.

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Kawasaki ZX10-R 2012 : le monstre civiliséOn retrouve un amortisseur de direction Ohlins tout comme sur la 6, mais la 10 donne le sentiment de tout vous rendre facile. Même son freinage est moins brutal, et pourtant le matos est bien là avec des disques en pétale de 310 mm et des étriers radiaux à 4 pistons opposés, de quoi freiner fort et longtemps. A moins que ce ne soit le KIBS (Kawasaki Intelligent Anti-lock Brake System) qui rende cette Kawasaki si efficace : ce système fait varier la pression à exercer sur le levier en fonction de la vitesse de la roue avant, atténuant ainsi les à-coups en cas de freinage brutal et réduit l'effort à fournir quand on roule plus vite, dosable et agréable à l'usage.

 

 

Plus puissante mais plus docile aussi
Le chiffre peut faire peur : 210 cv à 13.000 tours (avec le Ram-Air).Avec seulement 201 kg tous pleins faits, on vous laisse le plaisir de calculer le rapport poids /puissance.

Kawasaki ZX10-R 2012 : le monstre civilisé

Avouez que quitter Kawasaki avec un tel engin, sous des trombes d'eau, n'inspire pas forcément confiance... en témoignent les regards dubitatifs de certains automobilistes se demandant ce qu'une sportive pareille venait faire sur le ring par ce temps. C'est qu'Objectif-moto n'est pas de ceux qui renoncent!

Kawasaki ZX10-R 2012 : le monstre civilisé Kawasaki ZX10-R 2012 : le monstre civilisé

Et pourtant... On se sent plus rassuré que sur la ZX6-R dans le même exercice (oui on a été gâtés, par la météo pour ces deux essais) Le secret de la ZX10-R réside dans son électronique : possibilité de choisir entre 3 cartographies limitant ainsi la puissance au niveau 3 pour un sol humide.

Mais vous avez aussi droit au S-KTRC : un contrôle de traction aussi réglable sur 3 positions mais qui se veut plus poussé que le " simple " système de la GTR par exemple. Ici on vise la motricité maximale en étudiant un tas de paramètres. En alignant les 3, la moto s'est montrée irréprochable malgré les routes parfois détrempées.

A tel point confortable qu'elle a roulé toute la semaine malgré un temps à laisser certains motards à la maison.

Kawasaki ZX10-R 2012 : le monstre civilisé

En vous disant qu'elle était plus civilisée, c'est sur ces points qu'elle marque une grosse différence. Rassurante quand les conditions le demandent, il suffit de repasser en mode pleine puissance pour retrouver toute sa pêche et là, vous ne serez pas déçu non plus. Il y a de quoi vous coller les yeux au fond du casque. Si le compte-tours à diodes vous incite moins à monter dans les tours (pas de zone verte ici), ce n'est pas pour autant que vous les allumerez moins vite. Que du contraire, peu importe le rapport engagé (visible au tableau de bord), une rotation du poignet droit vous catapulte en avant vers des vitesses inavouables, de quoi perdre votre permis sans même passer la 3ème. Vous comprendrez aisément que vous ne le verrez pas sur la vidéo, on tient à faire d'autres essais aussi.

Moins exclusive qu'il n'y parait
Kawasaki ZX10-R 2012 : le monstre civilisé

La ZX10-R 2012 est bien une sportive, vous pourrez rouler le casque dans la bulle, déhancher dans les virages, atomiser tout ce qui roule, elle se livrera à toutes vos facéties tant elle est maniable pour sa cylindrée.Le nouveau tableau de bord donne dans le high-tech avec un tout digital du plus bel effet et des diodes plus que voyantes pour le compte-tours.

Kawasaki ZX10-R 2012 : le monstre civilisé

Et pourtant, malgré sa puissance, on peut adopter une position moins exigeante en relevant le buste et la tête . la visière de notre casque retrouve enfin sa place, à la bonne hauteur alors que sur la ZX6-R, on voyait autant le bord supérieur du casque que la route et ce sont nos cervicales qui trinquaient. Ici on pourrait presque flâner et admirer le paysage.

Kawasaki ZX10-R 2012 : le monstre civiliséMieux encore, le logo Eco apparaît aussi sur ce tableau LCD même si forcément, les allures autorisées pour l'afficher sont bien différentes. Il disparaît à la moindre sollicitation des gaz mais à allure constante, il est bien là, même en 6ème, vous dépassez allègrement la limite autorisée sur nos autoroutes. Dommage en passant que Kawasaki n'ait pas jugé bon d'ajouter une jauge.

 

 

Kawasaki ZX10-R 2012 : le monstre civiliséLe réservoir ne contenant que 17 litres, avec notre essai plutôt calme, on a allumé la réserve en passant les 210 kms. Avec une consommation de +/- 7 litres, elle n'est pas la moins gourmande et si la météo nous avait gratifié d'un beau soleil, le bilan aurait été plus accablant, il faut bien nourrir les 210 chevaux...

 

 

Notons aussi que sur les petites routes et dans la circulation, on se retrouve le plus souvent en 3ème ou 4ème, ce qui n'aide pas à réduire sa consommation. Une autonomie un peu plus grande n'aurait pas été de refus avec la selle pilote qui se montre assez confortable et la position qui ne demande pas trop d'effort en utilisation touriste, on pourrait aligner les kilomètres facilement mais bon, ce n'est pas la vocation première de la ZX10-R, il y a la ZZR 1400 pour ça.

Kawasaki ZX10-R 2012 : le monstre civilisé Kawasaki ZX10-R 2012 : le monstre civilisé

Quand on hausse le rythme par contre, elle devient un peu plus physique dans les enchaînements de petits virages serrés, pas de quoi vraiment se plaindre mais autant le signaler, sur piste, ça pourrait se sentir. Mais pour le savoir, reportez-vous au test circuit réalisé dans nos colonnes l'an dernier.

 

Puissante et presque polyvalente
Puissance, un terme qui revient régulièrement quand on évoque cette Kawasaki ZX10-R qui est une des motos les plus puissantes de série mais qui se montre finalement plus polyvalente qu'on ne pourrait le croire, plus que la première ZX10-R que j'avais testée il y a quelques années.

Kawasaki ZX10-R 2012 : le monstre civilisé

Ses 210 cv nous laissaient hésitant face à l'essai qui nous attendait : sur route et avec une météo plus qu'humide, on craignait le pire vu la relative brutalité de sa petite soeur. C'était sans compter sur l'électronique embarquée : 3 cartographies, anti-patinage course S-KTRC, le KIBS (ABS sport).

La ZX10-R nous a finalement accompagné toute une semaine sans nous faire une frayeur, pas sûr qu'une autre sportive l'aurait fait. Assez confortable pour des longs trajets et au quotidien, elle sera sous-exploitée sur route et ne rechignera sûrement pas à tâter de la piste pour libérer ses purs-sangs mais forcément tout à un prix : à près de 17.000 euro, elle fait payer cher ses atouts.

Kawasaki ZX10-R 2012 : le monstre civilisé

 

Importateur:http://www.kawasaki.be/fr/

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Sylvain R
Sylvain roule depuis qu'il en a l'âge, deux ou trois roues (voir même 4) et un moteur et il est parti pour un essai. Sportive, roadster, custom, trail ou autre, rien ne l'arrête. Sa maxime préférée : "Brûle la gomme, pas ton âme". Si vous le croisez, n'hésitez pas à le saluer, il ne mord pas... enfin normalement

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