Difficile de suivre dans la guerre des roadsters où certains ne jurent que par la puissance, d’autres par l’électronique et puis, il y a la Kawasaki Z900 qui sans en faire trop se montre très plaisante à piloter.

Il faut dire que côté look, on reconnait d’emblée une Z avec ce style Sugomi avec un moteur bien mis en évidence et le reste réduit au minimum avec une petite tête de fourche (ici équipée d’une belle bulle), un beau réservoir de 17 litres et un coque arrière qui ne laisse pas trop d’idée sur le confort du passager (ou de la passagère). De toute façon, sur ce point, on n’a pas su tester vu la présence du capot de selle qui donne un design encore plus sportif. Si elle existe en noir presque complet, notre version joue les tons sur tons avec du noir et du gris et un cadre treillis rouge. Seul point commun aux trois couleurs, les écopes latérales en alu brossé, c’est beau, non ?

La selle à 830mm n’est pas trop haute et pour un roadster, assez confortable. Assis assez droit, on n’est pas en appuie sur les poignets et je dirais presque que la position est naturelle et on sent bien qu’on va pouvoir jouer avec cette moto à l’approche des virages. Un écran TFT de 5″ qui donne l’impression d’être aux commandes d’un avion avec une mire au centre pour l’inclinaison de la moto, dans les tournants mais aussi en accélération et freinage. C’est ludique mais pas trop distrayant, quoique. On pourrait en faire tellement plus mais il affiche tout ce dont vous avez besoin (rapport engagé, heure, jauge, autonomie…). Vous pouvez même le connecter à votre smartphone avec l’application Rideology qui pourra vous donner aussi une navigation virage par virage et couplé à un kit intercom, la moto comprendra même des instructions vocales. C’est un peu marrant de ne pas voir Kawasaki céder à des menus plus graphiques, plus en couleur, sans GPS sur une carte ni même un keyless qui est pourtant à la mode. Vous en avez besoin ? En vrai, non et si ça peut limiter le prix de la moto, nous on est d’accord. Et après tout, il vaut mieux garder un oeil sur la route que sur l’écran.

Où en étais je? Ah oui, je viens de me poser sur la selle, pour mon mètre quatre-vingt, c’est assez sympa, je ne suis pas plié en deux et je me sens à mon aise. Vous me direz peut-être qu’on est pas au salon du fauteuil, c’est vrai mais d’un autre côté, j’aime bien avoir une moto sur laquelle je suis bien à ma place, ça met en confiance.

Surtout qu’un Z900, c’est fait pour rouler et de ce côté là, vous n’allez pas être déçu avec un 4 cylindres de 124 cv à 9500 tours. C’est tout ? Oui, c’est tout et même suffisant malgré ses 213 kg. Ca y est, j’ai perdu les fans de puissance qui ne jurent que par le nombre de poneys qui, pour la plupart d’entre eux, risque de les dépasser totalement à la moindre difficulté. Soit, je ne me prétends pas être un pilote pour exploiter beaucoup plus. On peut évidemment choisir un des modes de conduite: pluie, route, sport et un mode personnalisable où vous pouvez débrancher le contrôle de traction et gérer les paramètres de votre moto. Perso, le mode sport se suffit à lui-même. Pourquoi prendre des risques en se privant des aides. Surtout que la nouvelle centrale de mesure inertielle de Bosch (IMU) veille à vous faciliter la vie et pas seulement de façon corrective mais vraiment comme une gestion intelligente du pilotage (oui pour certains ça ne fera pas de tort)

Un bon gros moteur, souple à souhaits, pêchu comme on l’aime et avec une sonorité vraiment travaillée par Kawasaki pour vous donner une seule envie : encore tourner cette poignée de gaz et faire chanter l’Akrapovic. C’est grisant, enivrant en effet, on y revient, juste pour le plaisir (enfin le nôtre, certains anti-bruits protesteront pour leur tranquilité). On ajoute pour en profiter encore plus un quickshifter qui se montre très onctueux à l’usage.





Histoire de na pas gâcher le tableau, Kawasaki propose aussi une partie cycle à la hauteur avec un cadre treillis qui limite le poids de la moto mais aussi des suspensions suspensions réglables : de la fourche inversée avant de 41mm en rebond, compression et précharge tout comme l’amortisseur arrière. Vous pouvez ainsi régler ou faire régler, surtout si vous ne vous y connaissez pas, votre Z pour votre confort et votre conduite. Elles font bien le taff, en permettant de se promener tout en gardant l’envier de taper dedans quand on veut.






Pour le freinage, Kawasaki ne succombe pas non plus à la mode italienne en gardant un ensemble signé Nissin avec des étriers radiaux 4 pistons sur des disques de 300 mm et un 250mm 1 piston derrière. Le tout sous la surveillance d’un ABS et de l’électronique et là, je peux tous vous les citer (si je n’en oublie pas) : la centrale IMU et le KCMF qui supervise les aides électroniques suivantes : KTRC (y compris le contrôle de l’antipatinage, de la levée du train avant et de la glisse), KIBS (y compris le contrôle de la plongée), KEBC, KLCM si elles sont présentes (??) Oui difficile en regardant le site internet de savoir ce qui est propre à votre moto ou en général. Le menu renvoie vers les explications qui reprennent des aides présentes sur des motos comme la H2. Sur notre Z900, on garde donc l’ABS, la centrale IMU et le contrôle de traction.

Et là, la magie opère. Oui vraiment, je suis plutôt bluffé parce que pas une fois la Z900 ne m’a fait une mauvaise surprise et pourtant, si vous suivez nos réseaux sociaux, vous avez vu que les conditions climatiques n’ont pas été tous les jours au top. C’est surprenant, on rentre dans un virage sur les freins, on accélère tôt et la moto suit tout simplement ce que vous demandez comme si elle comprenait ce que vous allez faire et ce que vous attendez. Comment ils font, je ne sais pas mais l’ensemble donne confiance et on peut vraiment se concentrer sur nos trajectoires et l’état des routes.
213 kg, 125 cv, 17 litres et pourtant pas loin des 300 kilomètres en autonomie en fonction de votre conduite bien entendu. Si vous regardez la vidéo, vous voyez qu’on était à un moment à plus de 200 kms avec une autonomie restante de plus de 100 kilomètres, pas mal vu la moto. Et on ne prend pas une Z900 pour de longues étapes même si j’apprécie ne pas devoir garder un oeil sur la jauge dès que j’arrive à 200 kms.





Le petit kit performance (enfin petit mais à 1300 euro quand-même) apporte un plus avec son silencieux Akrapovic, un must avec la recherche effectuée par Kawa sur la sonorité. Mais pas que ça, la bulle vient cacher un peu les clignotants avant qui ont toujours l’air comme posé là par obligation. En tout cas, je la trouve plutôt sympa, à l’oeil et à l’oreille.

Et puis comme la puissance ne fait pas tout, comme l’éléctronique ne corrige pas tout, je trouve que l’ensemble proposé par Kawasaki est cohérent avec une machine abordable, maniable et fun quand on le veut mais en gardant les pieds sur terre, sans mauvaise surprise. On peut ouvrir et s’amuser et je ne me sens pas déborder. Vous êtes peut être un train de rire vu les machines que j’ai déjà pu essayer par le passé. Mais sérieusement, certaines offrent tellement qu’on n’est pas forcément à l’aise et que volontairement, on se limite pour ne pas se faire peur (surtout ne pas se faire peur sinon autant arrêter).

Je dois reconnaître que si je devais me payer un roadster, il serait sans doute sur ma short list. C’est vrai que pour le quotidien, il n’est pas le plus confortable ni le plus pratique. La protection ne vient que de la bulle et en cas de pluie, j’ai eu de la boue jusqu’au casque (pauvre veste). On est bien sur un roadster, cette Kawasaki Z900 a aussi la bonne idée de ne pas exploser le budget puisqu’elle est affichée juste sous les 10.000 Euro sans le kit performance.

Elle tourne bien, se montre maniable et docile, sans mauvaise surprise. Je la trouve bien faite cette Z900, sans excès, sans fioriture, juste le plaisir de piloter une machine qui peut vous emmener en balade ou en arsouille, selon votre humeur.
