Ride 2 testé sur X-Box One

Ride se rachète

Après un premier opus décevant, le studio italien Milestone nous revient avec un Ride 2 nettement plus convaincant. Il y a cette fois de quoi convaincre les motards de l’avoir dans leur ludothèque.

Ride 2 testé sur X-Box One
La possibilité de rouler sur de vieilles gloires est un plus de Ride 2; ici une ZRX 750 de1989

Voici deux ans, Milestone avait placé maints espoirs dans la sortie de Ride, un jeu qui devait enthousiasmer les motards quotidiens peu enclins à enfiler le cuir pour se lancer dans les simulations de courses telles MotoGP ou SBK. Chez Objectif-moto, nous avions été désappointés par les prestations de Ride et avions préféré ne rien publier à son sujet : graphismes désuets, physique des motos à revoir, sonorités sans rapport avec la réalité, circuits artificiels, modes de jeu limités ; bref, une production à oublier… Voilà qui justifie déjà la curiosité avec laquelle nous attendions Ride 2, d’autant que le studio italien allait jusqu’à présenter son nouveau produit comme un Gran Turismo dédié à la moto. Si l’on considère que, depuis Ride, Milestone s’est immiscé avec un certain succès dans toutes les franchises qui comptent en matière de jeux moto (MotoGP, MXGP) et s’est même permis l’original Valentino Rossi The Game, on était en droit d’en attendre beaucoup avec ce Ride 2. Et si le jeu ne fait pas mouche dans tous les domaines, il atteint tout de même nombre de ses objectifs.

Ride 2 testé sur X-Box One
La modélisation des motos a nettement progressé

 

La richesse comme maître-mot

A priori, Ride se défendait pas mal en termes de motos, circuits et équipements disponibles. Mais Ride 2 fait mieux, beaucoup mieux : tout y est multiplié au moins par deux. Les licences sont bien plus nombreuses ; on dépasse désormais les 200 motos, les équipementiers (pour pilote et moto) font un bond et les circuits sont au nombre de 58. On y trouve aussi bien des circuits routiers (imaginaires ou mythiques, à l’instar des Nurbürgring, Northwest 200 ou Ulster GP) que des circuits de vitesse (Donington, Monza, etc) ou de supermoto. Si vous y ajoutez 18 fabricants de motos dont certains très exclusifs (Bimota entre autres), des sonorités pour la plupart conformes à la réalité et des temps de chargement certes toujours importants, mais revus à la baisse, vous obtenez sans conteste un menu alléchant.

Ajoutons-y de nombreux modes de jeu conformes à l’esprit Gran Turismo (courses saisonnières et sur invitation, contre-la-montre, accélération en un-contre-un, courses par équipes, …) et 6 modes de caméras disponibles dont les modes cockpit sont parmi les plus réalistes et immersifs qu’on ait vus sur un jeu de moto. De quoi occuper le gamer motard, donc.

Ride 2 testé sur X-Box One
Ride 2 fait également la part belle à des motos rares

 

Et à l’usage ?

Evidemment, on n’a pas l’intégralité de la dotation sous la poignée tout de suite, car tout se monnaie dans notre monde ; il faudra donc engranger des crédits pour équiper son avatar/pilote, acheter de nouvelles motos ou peaufiner les performances de celles que l’on possède déjà dans son garage. A ce point de vue, on est gâté car on peut préparer sa machine sur virtuellement tous les plans, du moteur à la partie-cycle en passant par le simple tuning esthétique. On est alors satisfait de pouvoir contempler en studio la moto ainsi modifiée pendant les temps de chargement ; durant lesquels d’ailleurs on peut aussi accéder à un historique du modèle réel. C’est le moment de préciser ici que, si les motos sont effectivement très bien modélisées et que le niveau de détail est à la hauteur (on peut discerner le logo d’une marque sur la semelle d’une botte !), Ride 2 n’atteint pas le rendu graphique des meilleures franchises voitures ; les disques de freins ou les plastiques transparents (phares par exemple) laissent encore à désirer. De même, les développeurs semblent s’être concentrés davantage sur le rendu graphique de certains environnements que sur d’autres. Résultat, une impression mitigée allant du « beaucoup mieux que Ride » au « on se croirait sur une console de l’ancienne génération ».

Ride 2 testé sur X-Box One
Pauvrement modélisé, le circuit de Macao a le mérite d'être présent

En ce qui a trait au gameplay, cela reste de l’arcade mais sans excès dirons-nous. On peste sur les réactions des motos complètement irréalistes par moments (par exemple sur l’herbe ou dans les graviers où l’on peut rouler pratiquement comme sur l’asphalte), mais on apprécie l’influence des réglages sur le comportement de la moto, de même que les réactions typées des machines suivant leur pedigree : une naked bike et une supersport, ne se conduisent pas de la même manière ! Néanmoins, ne méconnaissons pas qu’on n’atteint pas encore ici le niveau de réalisme des jeux de voitures dans le rendu des sensations de pilotage, tout simplement parce que lesdites sensations sont infiniment plus riches et plus fines à moto que dans une voiture. Il y a donc une logique à ce que Ride 2 peine encore dans ce domaine…

De son côté l’I.A., bien qu’en progrès au regard de celle de Ride, est encore à la traîne à plus d’un égard : les pilotes se ressemblent étrangement, ont tous le même body language et le seul qui tombe et commet des erreurs, c’est vous ou presque. Sur ce plan, il reste donc du travail aux développeurs du studio Milestone.

Ride 2 testé sur X-Box One
Souvent, la gestion des dénivellations des circuits laisse à désirer

 

A l’inverse, la multiplicité des machines jointe à la pléthore d’épreuves et de modes de jeu confère à Ride 2 une vraie durabilité et ça, c’est indéniablement une qualité. D’autant que des suppléments mensuels sont déjà prévus pour toute l’année à venir, de manière à réinventer l’intérêt du jeu pour ceux qui décideront de s’affronter en ligne. Gros point positif qui se fait désespérément rare de nos jours : les joueurs allergiques à la baston en ligne –oui, il en reste, et plus qu’on ne croit !- trouveront à se divertir entre potes grâce à un bon vieux mode « écran partagé » ; une bénédiction dans tous les jeux de courses.

Ride 2 testé sur X-Box One
Les courses d'accélération nécessitent un réglage fin des transmissions: bien vu!

 

Retour au garage

Ride 2 a certes ses défauts, mais il présente une telle plus-value par rapport à Ride que ne pas l’applaudir serait mesquin. Quelques jeux de moto ont déjà eu l’ambition d’être le Gran Turismo du deux-roues (souvenons-nous de l’excellent Tourist Trophy sur… PS 2), mais aucun n’a été si proche de pouvoir revendiquer ce titre. Cette constatation à elle seule suffirait à nous faire recommander l’achat de Ride 2. Sa durée de vie, sa richesse en licences et son mode écran partagé, qui nous font renouer avec des plaisirs en passe d’être oubliés à cause de l’avidité des développeurs, sont d’autres raisons objectives de l’acquérir sans hésitation. En outre, de nombreuses mises à jour et enrichissements sont d'ores et déjà prévus pour les mois à venir et ne seront pas uniquement dévolus au jeu en ligne.

Ride 2 testé sur X-Box One
La sculpturale Kawasaki H2 reste un must du jeu et la piloter vaut son pesant de sensations... virtuelles

Rude42
Je suis motard et rien de ce qui est motard ne m'est étranger. Motard dès l'âge de huit ans et journaliste/essayeur moto depuis 1988. Une expérience tout à votre service...

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