Ready to race, tel est le slogan de KTM. Les néophytes pourraient croire que la marque autrichienne ne propose que des motos destinées à la piste. Même elles sont réputées pour être des motos performantes et puissantes, l’objectif numéro un de la marque de Mattighofen est de créer des motos uniques, dotées d’une technologie de pointe. Du circuit au sentier de montagne, les KTM sont dotées des technologies les plus avancées afin de rester la « référence » dans tous les segments.
Les modèles sont répartis en neuf segments, du motocross à la supersport, en passant par l’électrique et le sport tourer. C’est la représentante la plus connue de cette catégorie hybride que nous avons eu la chance de tester : la Super Duke GT.
Apparue en 1994, la Duke qui doit son nom au sextuple champion du monde GP du même nom, évoluera au fil des années, se transformant en Super Duke, roadster bodybuildé, dès 2005. Ce dernier ne cessera d’évoluer pour devenir en 2014 la Super Duke R, surnommée The Beast avec ses 180 cv et 144 Nm de couple.
Au catalogue depuis 2016, la Super Duke GT est destinée aux motards désireux de parcourir le vaste monde au guidon d’une sportive tout en bénéficiant d’un confort appréciable et de la possibilité d’être équipée de valises.
Esthétiquement, la filiation à le R est indéniable. Taillée au couteau sous le crayon de Kiska (https://kiska.com/), designer attitré de la marque orange depuis des lustres, la GT conserve cet ADN de missile routier qui ne laisse planer aucun doute sur ses capacités. Son style a été modernisé afin de conserver une esthétique agressive, grâce notamment au nouveau phare avant à LED similaire à celui de la R. Le look reconnaissable entre tous plaît ou pas, mais ne laisse personne indifférent. Et ce phare pour le moins original y contribue grandement, de même que les écopes taillées au couteau.
Elle est toujours propulsée par le bicylindre en V LC8 EURO 5 de 175 chevaux et 141 Nm, véritable bijou technologique. Culasse à quatre soupapes en titane, pistons forgés, jupes de pistons anodisées afin de réduire les frottements et l’usure, double allumage avec deux bougies par culasse pour une combustion plus douce, efficace et mieux contrôlée permettant de réduire la consommation et les émissions tout en améliorant la puissance. L’intervalle entre les entretiens est de 15.000 km.
Le Ride by Wire de dernière génération analyse les mouvements de la poignée via des capteurs et actionne les papillons à l’aide de servo-moteurs de manière à adoucir l’accélération. La cartographie EFI permet de réduire les vibrations et les bruits moteur à bas régime. L’embrayage est anti dribble afin d’éviter les broutages et assouplir la poignée de gauche. Le tout est desservi par un silencieux du même niveau qui parvient à produire un son toujours aussi envoûtant tout en respectant la norme EURO 5.
En prévision des voyages en duo, le cadre avant treillis au chrome-molybdène à revêtement de poudre est renforcé par une boucle arrière en acier.
Les suspensions WP APPEX semi-actives améliorent le confort. Le pilote dispose de trois modes réglables d’une simple pression sur un bouton : Confort, Street et Sport. Il peut également prendre en compte le poids du passager et des bagages.
L’amortissement, la charge et les fonction « anti-plongée » sont pilotés par l’unité de commande qui contrôle également la position du pilote sur base des informations fournies par les capteurs de débattement et d’accéléromètres.
Les roues CAO à 5 rayons sont de toute beauté et renforcent le look sportif de la GT. Un amortisseur de direction améliore encore le confort de conduite.
Rayon freinage, il faut assurer. Les étriers Brembo Monoblocs à quatre pistons à fixation radiale pincent un double disque de 320 mm. A l’arrière, un étrier à deux pistons et un disque de 240 mm. Le tout est géré par un ABS type sport déconnectable en mode Supermoto.
Afin de satisfaire les baroudeurs, un réservoir de 23 litres permet une autonomie appréciable.
Au guidon d’une moto de ce niveau, les aides électroniques sont pléthoriques.
- MTC – Contrôle de traction ou Système antipatinage qui est sensible à l’angle d’inclinaison et réagit plus ou moins tôt en fonction du mode de conduite sélectionné. Il est également désactivable.
- MSC – Contrôle de stabilité avec ABS en courbe et freinage combiné.
- Mode performance – Permet au pilote de contrôler se moto de manière encore plus personnalisée.
- Mode Supermoto – Permet de bloquer la roue arrière tout en maintenant l’ABS sur la roue avant.
- MSR – Régulation du patinage moteur afin d’éviter à la roue arrière de dévier en cas de décélération rapide ou de brusque réduction des gaz.
- Feux de virage à LED.
- HHC – Système d’assistance au démarrage en côte.
- TPMS – Contrôle de la pression des pneus.
- Quickshifter +.
- Cruise Control.
- GPS intégré Turn-by-turn via l’app KTM Connect
- Arrêt automatique des clignotants.
Certaines de ces aides sont incluses dans l’option Tech Pack : le quickshifter+, le MSC, le HHC, le feu stop adaptatif et le Track Pack qui s’ajoute aux modes de conduite habituels (Street, Rain, Sport, Rider) et qui permet de configurer la GT en pistarde :
- Mode anti-wheeling désactivé – Contrôle de départ – Système d’antipatinage du contrôle de la traction (9 niveaux) – Ajustage de l’accélération – Mode de conduite « Performance » supplémentaire
- Dans le mode de conduite « Track », seules les fonctions et informations nécessaires à la conduite sur le circuit sont affichées.
Dans le mode de conduite « Performance », outre les fonctions activées dans le TRACK PACK, les fonctions utiles pour une utilisation sur la voie publique, comme le régulateur de vitesse ou la navigation KTM CONNECT, sont également disponibles.
Une nouvelle dalle TFT couleur de 7 pouces permet au pilote de visualiser ces nombreuses informations. Les commodos font dans la sobriété grâce à des commandes ergonomiques qui permettent de se déplacer facilement dans les différents menus.
La position de conduite est en rapport avec la double vocation de l’engin, engagée mais pas trop. Soucieuse d’adapter ces motos à la morphologie et au style de conduite de ses clients, le réglage du guidon, des repose-pieds et des commandes sont proposés de série. Un véritable plus pour ajuster la moto à la morphologie du pilote, à son style de conduite et aux situations de roulage (route ou circuit).
La hauteur de selle de 830 mm me faisait craindre pour mes vieux genoux. Mais, je suis heureusement surpris car les réglages évoqués plus haut permettent d’adopter une position relativement confortable.
La selle, spartiate au premier abord, s’avère confortable à l’usage. Bien qu’impressionnantes, les écopes se rétrécissent au niveau du poste de pilotage afin de permettre au pilote de faire corps avec la machine. Là encore les réglages sont les bienvenus.
Dès la mise en route, on ressent la puissance de la machine grâce à un feulement du deux cylindres bien rendu par le silencieux d’origine.
Le mode Street engagé, les premières sensations sont surprenantes dans la mesure où je m’attendais à devoir maîtriser les 175 cv en permanence. Il n’en est rien ! Il faut tout de même surveiller le compteur afin de ne pas alimenter les caisses de l’état et respecter un régime moteur digne de ce nom sous peine de quelques cognements, mais la souplesse du LC8 est surprenante et rassurante. On peut croiser à 90 km/h en 5ème ou 6ème sans problème.
Le réglage des suspensions WP en mode Confort assure un amortissement digne d’une GT, même sur notre réseau routier cabossé. La bulle assure une protection efficace, l’aide au démarrage en côte, le cruise control, l’arrêt automatique de clignotants et les poignées chauffantes transforment la bête en GT confortable prête à avaler les kilomètres.
L’application KTM CONNECT peut être ajouté à un appareil mobile équipé d’iOS 14 et d’Android 7 minimum. Grâce aux deux forfaits NAVIGATION disponibles à deux tarifs différents, Basic et Premium, les pilotes KTM peuvent partager et exporter leurs trajets planifiés, ainsi qu’importer des informations depuis des applications tierces. Le Service mobilité assiste les pilotes et les motos éligibles en cas de problème.
Contrairement à la capacité du réservoir de nombreuses sportives, celui de la GT embarque 23 litres. C’est un atout non négligeable dans la perspective de voyager car moyennant une consommation moyenne de 6 litres, elle assure une autonomie de plus de 300 km.
La navigation est assurée par l’application Sygic®, une solution complète qui fournit des informations et un guidage routier internationaux extrêmement détaillés, quels que soient l’heure, la distance ou le paysage.
Le passage en mode Sport transforme le Docteur Jekyll en Mister Hide de la route. Les accélérations sont démoniaques dès les bas régimes et jusqu’à … ce que la sagesse me dise de couper les gaz sous peine de ne pas pouvoir terminer cet essai faute de permis.
Pour pousser le vice jusqu’au bout, la protection assurée par la bulle et la position ergonomique du pilote permettent d’atteindre des vitesses élevées et de les tenir sans s’arracher les bras et la tête.
C’est dans ces conditions que la technologie se révèle être une alliée indispensable car je sais que je peux compter sur l’antipatinage ou le contrôle de stabilité en courbe en cas d’excès d’optimisme…toute proportion gardée évidemment !
Autre allié indispensable : le freinage. Brembo fait le taf et est bien secondé par l’ABS qui intervient à bon escient.
Equipée de Continental ContiSportAttack 4, pneus hyper sport spécifiquement conçus pour KTM et montés sur de splendides jantes à cinq rayons de 17 pouces, la tenue de route est et le ressenti sont excellents.
C’est lorsqu’on a la chance de rouler sur une moto comme la Super Duke GT qu’on prend conscience de l’utilité des aides à la conduite, mais également du plaisir procuré par une machine de 209 kg à sec dotée d’une telle puissance et d’un tel couple, même sur routes ouvertes.
J’envie les chanceux qui auront la chance de faire quelques tours de piste au guidon de ce bolide orange.
Le duo est bien entendu possible dans des conditions de confort correctes. Proposées en option sur la version 2024, les valises ne nécessitent aucune structure supplémentaire de fixation autre que celle prévue d’origine. Elles se placent et s’enlèvent très facilement et sont en parfait harmonie avec le look sportif de la Duke GT.
Le prix de base est de 23.199 €. Il est bien entendu possible de piocher dans une liste d’options impressionnante qui feront rapidement grimper le tarif. Je me suis laisser aller à réaliser une Duke full options qui dépasse les 30.000 €.
En ce qui concerne les coloris, ou plutôt le coloris, ce sera le célèbre orange KTM.
Dans le cadre des promotions du 3ème trimestre, une promotion exceptionnelle de 4.000€ (prix client) est d’application sur ce modèle. Le prix catalogue passe donc de 23.199 à 19.199€. C’est le moment d’en profiter !
La qualité principale de la Duke GT est sa polyvalence. Hybride dérivée à la fois de la R et de la Super Adventure pour certaines fonctionnalités, cette moto permet de voyager et de se promener en duo et se transforme en pistarde en quelques clics. Elle procurera beaucoup de plaisir aux initiés et aux motards qui souhaitent tâter de la piste tout en disposant d’une moto pratique et confortable au quotidien. Son prix peut paraître élevé, mais avoir le privilège de rouler sur une moto aussi perfectionnée et polyvalente a un prix.
https://www.ktm.com/fr-be/powerdeals/built-to-race-priced-to-win.html
https://www.ktm.com/fr-be/models/sports-tourer/2024-ktm-1290-superdukegt.html
