Depuis 30 ans, la marque hollandaise Rev’it ! vise le haut de son créneau. Désireuse dès l’origine de commercialiser des vêtements « innovants, fonctionnels et valorisants », Rev’it ! nous revient avec l’ensemble Tectonic H2O qui ne déroge pas à ce cahier des charges et se distingue par sa polyvalence et par son originalité, même si cela entraîne quelques contingences.
La firme batave s’est déjà souvent démarquée, et pas seulement dans le domaine du vêtement moto. Par exemple, pour son catalogue, il lui arrive de n’inviter aucun mannequin professionnel mais juste des clients. Par ailleurs, Rev’it! est aussi à l’instigation de la 95 à transmission intégrale, une machine dérivée de la KTM950 Super Enduro. La marque pratique également le caritatif en équipant depuis des années les pilotes de l’association Riders for health (fondée par Randy Mamola) qui acheminent des médicaments et du matériel médical dans les régions les plus reculées d’Afrique. Vous me direz que ça n’a rien à voir avec l’ensemble Tectonic H2O, mais cela valait d’être souligné pour vous montrer que Rev’it ! n’est pas tout à fait une marque comme les autres. D’ailleurs, vous êtes-vous déjà demandé d’où vient leur nom? Du verbe anglais to rev, qui signifie accélérer ou tourner la poignée. La marque se veut donc une sorte d’accélérateur de vie…


Tectonic H2O, le concept
En matière de vêtements moto, le recours à une superposition de couches amovibles n’est évidemment pas nouveau. Ce qui est plus rare en revanche, ce sont des couches susceptibles d’être utilisées séparément et qui conviennent aussi bien au temps caniculaire qu’aux intempéries. Pour Rev’it !, ce n’est pas un coup d’essai puisque son ensemble haut de gamme Stratum avait déjà cette ambition, mais vous la faisait payer au prix fort : 2.300€ pour la veste et le pantalon ! En proposant Tectonic H2O, les Néerlandais démocratisent le concept et baissent le prix de 60% (980€ pour l’ensemble Tectonic H2O). Ce qui explique la différence tarifaire entre Stratum et Tectonic ? Essentiellement lL’utilisation d’une membrane GORE-TEX laminée sur le premier nommé, tandis que Tectonic embarque la membrane maison Hydratex 3C (une superposition de trois couches laminées) qui a déjà largement fait ses preuves sur nombre d’autres vêtements de la marque. En outre, Tectonic peut capitaliser sur l’expérience acquise par Rev’it ! en développant Stratum. Et en effet, l’ensemble que nous testons ici est un produit très abouti.



Il s’agit donc d’une double veste et d’un double pantalon ; les deux éléments internes sont ajourés/perforés (tissus PWR/Shell) et embarquent les protections AA pour les épaules, coudes, hanches et genoux (pas de dorsale d’origine, mais poche prévue). Les deux éléments externes sont des coupe-vent étanches suffisamment amples pour être portés sans inconfort sur la veste et le pantalon ajourés. Ou sur tout autre vêtement de moto non étanche, et c’est extrêmement pratique ; nous les avons par exemple utilisés couramment en combinaison avec un ensemble en jean. Cette possibilité d’associer le couple externe de Tectonic à d’autres vêtements augmente encore considérablement sa polyvalence, et c’est selon nous un point important à considérer au moment de l’achat.
Tectonic H2O, l’essai
Dans son argumentaire destiné à la presse, Rev’it ! explique que Tectonic additionne certaines de ses meilleures idées issues des segments Touring et Adventure. Cette versatilité en fait une tenue à l’aise sur n’importe quel type de machines. Pour ceux qui roulent sur des motos à orientation sportive, l’extrême souplesse de la veste et du pantalon internes leur assurera une discrétion et donc un confort remarquables de cet ensemble. Si d’aucuns éprouvent une crainte légitime à propos du capuchon intégré à la veste extérieure, ils peuvent être rassurés : l’élément est parfaitement maintenu par un zip dédié, de sorte qu’on ne le sent jamais flotter au vent, même sur un roadster et à grande vitesse. Au contraire, ce capuchon joue un rôle important par temps plus frais en permettant de garder la nuque au chaud.

En été, les éléments internes ajourés sont épatants d’efficacité : dès qu’on bouge, la chaleur se fait oublier, que ce soit au guidon ou en marchant simplement en ville. La veste s’avère toutefois supérieure au pantalon (pourtant entièrement ajouré) qui fait ressentir le passage de l’air dans une moindre mesure, ce qui s’explique par la pliure des jambes alors que le buste reste uniformément exposé au vent. Mais par temps chaud, Tectonic est un must incontestable. Et le reste de l’année, cet équipement hollandais en vaut-il vraiment deux ? Oui et non.



Oui parce que ses quatre éléments lui permettent évidemment d’affronter autre chose que le beau temps. Et non, car Tectonic H2O ne pourra pas facilement faire face à l’hiver. Donc, pour les roule-toujours que les frimas ne rebutent pas, il faudra peut-être envisager un autre équipement pour seconder Tectonic et là, ça augmente la dépense. Sur notre trajet habituel vers le boulot (65km dont 50km d’autoroute), Tectonic avoue ses limites à partir d’une température ambiante inférieure à 10°. Rouler par temps plus frais imposera clairement l’emploi de sous-couches thermiques et/ou d’un gilet chauffant. Après tout, ce n’est pas forcément un problème ; à vous de voir… Une autre limitation qu’on pourrait reprocher à l’ensemble néerlandais, c’est qu’il impose un top case, des valises ou un (gros) sac à dos pour transporter ses éléments extérieurs étanches quand le temps est doux mais pas sûr. Là non plus, ce n’est pas un souci en soi, ça demande juste d’être prévoyant. En dehors de ces deux restrictions, Tectonic H2O nous a pleinement convaincu de son utilité. Finissons sur un détail pertinent : pour que l’on puisse s’abriter d’un soudain changement de temps sans devoir enlever ses bottes, les concepteurs bataves ont pensé à équiper le pantalon externe de longues tirettes étanches le long des jambes. Bien vu !

Tectonic H2O, bilan
Le budget requis pour acquérir le nouvel ensemble Rev’it ! tutoie le millier d’euros. C’est certes considérable, mais compréhensible pour un produit de qualité supérieure, et c’est même justifié si l’on prend en compte la versatilité de Tectonic. Répétons ici que la possibilité d’en utiliser les couches externes sur des vêtements moto non étanches, notamment les jeans, en optimise l’utilité. En outre, les couches internes sont d’une efficacité totale par temps chaud, que ce soit au guidon ou en balade à pieds. On ajoutera que l’ensemble s’avère (très) confortable à l’usage, même lorsqu’on porte les quatre pièces, et que les protections Seeflex créées par Rev’it ! sont au niveau des meilleures. Donc au total, Tectonic H2O réussit à dissiper nos doutes quant au fait de porter quatre pièces au lieu de deux, tout en imposant sa polyvalence.



Tectonic H2O, technique
-Tissus PWR|Shell ventilé, polyester stretch et polyester ripstop 3D ;
-Doublure mesh ;
-Membrane Hydratex 3C pour l’étanchéité ;
-Ventilations zippées (dos et bras) sur veste externe ;
-Tissu perforé sur couches internes ;
-Panneaux ventilés aux bras ;
-Capuche rabattable ;
-Poignets avec rabat en V, passe-pouces et serrage par velcro ;
-Taille élastique ;
-Cordon de réglage à l’ourlet ;
-Col confort ;
-Demi-zip pour connexion au pantalon ;
-Inserts stretch (dos, épaules coudes) ;
-Double zip frontal ;
-Bandes et logos réfléchissants ;
-Protections Seeflex amovibles CE de niveau 2 (classe AA selon norme EN 17092-3:2020) ;
-Poches pour protections dorsales et thoraciques optionnelles ;
-Compatibilité airbag.
