Ce nouveau F900R de BMW se montre assez sportif et dynamique en laissant le confort un peu de côté, un roadster sans puissance exagérée mais qui ne vous incitera pas à flâner.





Je dois dire que quand j'ai vu les premières photos du F900R, je me suis dis qu'ils avaient fait un beau petit roadster au look moderne et que je ne serais pas contre un essai. Un guidon presque plat, un petit sabot moteur (en option), des lignes assez tendues sur toute la moto avec toutefois une selle qui semble accueillante. Pas de feu arrière, un bloc phare avant sympa, une selle biplace généralement plus confortable. Mais vous le savez, on n'achète pas une moto sur base des photos, c'est bien pour ça qu'on les teste, pour vous et pour nous aussi.

Et je pense qu'on va commencer par le point qui divisera le plus ses essayeurs entre les fans et les autres : la position du pilote. D'habitude, je ne commence pas un essai par ça mais dès que je suis monté sur le F900R, ça m'a frappé et cette impression ne m'a pas quitté durant tout l'essai. Je monte sur la selle, à 815mm, ce n'est pas trop haut mais en voulant prendre le guidon, je me retrouve plutôt penché vers l'avant et il me parait subitement plus petit que ce que j'imaginais. Je pose le pied droit sur le pose-pied et mon genou est assez plié, pas autant que sur une supersport mais assez pour vite comprendre que ce n'est pas un roadster pour une balade tranquille. On en reparlera plus loin mais c'était ma première surprise.

Devant moi, un bel écran TFT connecté, associé au keyless. C'est beau, c'est classe et on en vient à se demander à quoi peut servir le support GPS vu qu'on peut intégrer la navigation dans l'écran de la moto. Evidemment, on a ici une moto full option (ou presque) donc connectivité, les différents modes de conduite pro, la pression des pneus, un cruise control, un bouton SOS, des rétros en bout de guidon.
Pour piloter l'écran, on utilise la molette, comme une habitude maintenant et les modes de conduite (pluie, route, dynamique) se règle au commodo droit. De l'autre côté, vous avez aussi un bouton ESA pour régler la suspension dynamique. Oui, c'est complet de chez complet.



Petit appui sur le starter, le bicylindre de 895cc se met en route dans une sonorité plutôt sympa. Mode route ou dynamique, mmmm les deux feront bien l'affaire, commençons sagement ! La position plutôt sportive n'incite pas à la modération sur la poignée de gaz et je sens cette moto plutôt sautillante, trop peut être. La poignée de l'accélérateur est sensible et le F900R part comme une balle dès qu'on la tourne un peu plus fort. C'est clairement ce qu'on attend d'une moto sportive mais ça surprend. Le mode dynamique est encore plus véloce même si la moto ne propose que 105cv à 8500tr. Oui, c'est vrai, ce n'est pas un foudre de guerre non plus mais je suppose qu'il faut laisser de la place à la S1000R et la future 1300. Accrochez vous à ce que vous pouvez ! Mais, je ne sais pas si c'est moi qui devient difficile ou si c'est la moto mais en ville, j'ai vite abandonné le mode sport sportif. Vraiment trop sautillante à mon goût.



Forcément, quand on a de la place et la possibilité d'hausser le rythme, les 105 cv sont là et malgré les 208 kg de la moto, il y a vraiment de quoi s'amuser. Avec le shifter on grimpe dans les tours et on passe d'un rapport à l'autre sans trainer. Les aides à la conduite viendront agrémenter le coup de folie sans le brider. Contrôle de traction et ABS Pro ne sont pas contraignant et avant de mettre à mal la partie cycle, il faudra une bonne dose de savoir-faire. On confirme ici la position déjà sportive avec un roadster qui ne demande que des petits tournants pour s'exprimer, rentrer sur les freins et ressortir en ouvrant les gaz. Un plaisir, c'est vrai mais qui peut se montrer lassant au quotidien. Et les plus énervés n'y trouveront pas leur compte non plus.

BMW a quand-même de quoi vous faire plaisir avec des parties cycles exploitables et rassurantes. Au freinage, deux disques de 320 mm, étrier radial à 4 pistons et un 265mm avec un piston derrière, vous ne devez pas tirer trop fort pour freiner fort justement. On peut mais l'avant va plonger et c'est comme ça qu'on se mange un guidon. Plus sérieusement, les freins sont au point, il faut juste apprendre à doser correctement.

Pour la suspension, on peut régler la fourche avant de 43mm pour qu'elle corresponde à votre poids et votre conduite. Pour l'arrière, nous avons sur notre moto d'essai l'ESA avec un réglage route ou dynamique. Pas besoin de vous faire un grand dessin. Si vous avez envie de vous amuser : mode dynamique partout (cartographie et suspension) et vous pouvez attaquer sans souci. Enfin, si, quand-même, votre permis risque de trembler un peu parce qu'on est rapidement au-dessus des vitesses légales. Comme je le disais, on est assez loin d'un roadster pépère à gros potentiel, on est bien plus sur une moto pour le fun.





Simple exemple de ce que j'avance ici, les jantes ont été empruntées à la S1000R, 1,8 kg moins lourdes et tu ne montes pas ça pour juste faire joli même si la moto a un look sympa. Le bloc phare avant arbore un petit R qui s'illumine avec la LED. On peut même opter en option pour un phare avec éclairage adaptatif dans les tournants. L'arrière, tout comme sa grande soeur, fait l'impasse sur un feu central et ce sont les clignotants qui font toutes les fonctions. Le réservoir va vite se montrer trop petit avec seulement 13 litres dont 4 de réserve. Pour le peu que vous soyez trop énervé avec la poignée droite, vous n'atteindrez pas les 300 kms et j'ai même allumé le voyant de la jauge après un peu plus de 200 kms. Logique, avec une consommation d'environ 4,5 litres, ce qui n'est pas excessif mais vu la taille du contenant...

Je suis assez dubitatif face à ce F900R. D'un côté, c'est une belle moto à l'exception des deux gros boulons côté droit. Franchement, ça mériterait un petit cache ou un capuchon, on pourrait se demander si on n'a pas oublié d'en mettre. D'un autre côté, la position est nettement plus sportive que ce que je pensais mais en adéquation avec ses performances et ce côté fun voulu par la marque bavaroise. Clairement, BMW ne nous livre pas un roadster embourgeoisé même si notre version d'essai a beaucoup d'options. Nul doute que les plus jeunes pilotes y trouveront une moto suffisamment joueuse pour eux, sans pour autant verser dans la démesure. Ca ne sera sans doute pas le cas avec la nouvelle R1300R qui va bientôt débarquer sur nos routes.




Il faut évidemment conclure l'article en parlant prix et BMW réussit l'exploit de proposer un prix de départ sous les 10.000 avec un F900R à 9450 Euro. Comme toutes les motos d'essai de la marque, les options sont légion ; un peu normal puisqu'on est là pour vous présenter tout ce que la moto peut offrir. Ici, vous avez en plus le pack confort (poignées chauffantes, keyless et cruise control), le pack dynamique (mode de conduite pro, shifter et ESA), la béquille centrale, le kit préparation navigation, le bouton SOS, le feu pro, le RDC.... les rétros en bout de guidon et on arrive à plus de 12.000 Euro pour le roadster ici présenté. A vous de choisir bien entendu et forcément, chaque choix fait grimper la note.
Pour cet essai, je portais le nouveau casque Nolan N120-1, le blouson airbag et les bottes Nexus 2 de Dainese.









