Une dose de style
Histoire de brouiller encore mieux les pistes, on retrouve un drôle de guidon en V tout caréné : une première pour nous mais regardez les photos, vous comprendrez que trouver les bons mots à son sujet est difficile. Pour sûr, le look se démarque mais plaira-t-il ? A la limite, on pourrait la comparer avec une Buell Ulysse dans l'idée du trail-roadster.Voilà une question bien subjective à laquelle vous seul pourrez répondre.
Un zeste de piment
Le coeur du Crossrunner reste comme son look, un savant mélange un peu trop creux en bas, tendre au centre et piquant au final pour un tout sympathique. Il est heureusement bien secondé par une boîte de vitesses douce et précise qui sera fréquemment utilisée. Il vous sera en effet impossible de passer à 50km/h en 6ème à l'image de certains bicylindres.
Un gros doigt de maniabilité
La Honda répond au doigt et à l'oeil, enchaîne les virages sans broncher et se laisse balancer d'un côté à l'autre sans trop d'effort. Mieux encore, son côté trail avec une fourche avant de 43mm réglable en précharge et surtout au débattement de 165 mm (145 mm pour l'arrière, réglable en précharge et détente) gomme facilement les défauts de la chaussée. Ce comportement très sain et rassurant vous semblera très naturel, un peu comme si vous rouliez avec depuis des années, mais le Crossrunner garde un côté joueur qui devrait plaire à plus d'un.
Un coktail à déguster sans modération
Le tableau de bord semble lui flotter derrière la mini-bulle, laissant un grand vide autour du guidon. Si celui-ci est bien lisible, on pourra lui reprocher quelques points : l'absence de rapport engagé (oui c'est à la mode et on peut s'en passer) mais surtout l'obligation de choisir les éléments affichés. Par exemple, trip et consommation n'apparaissent pas en même temps car seul deux emplacements peuvent être changés sur l'affichage, dommage, il y a sû.rement assez de place pour en caser plus. Comme déjà regretté sur la CBR 600 F, le compte-tours à barrettes s'avère peu lisible et tout disparaî.t derrière un rideau de gouttes, à l'exception de la vitesse, s'il pleut un peu fort...Parlant justement de son appétit, le Crossrunner a demandé moins de 6 litres et avec 21.5 litres de réservoir, l'autonomie est plus que raisonnable.
De plus, ce carénage développé en soufflerie protège plutôt bien le pilote jusqu'à un bon 130 km/h et permet aussi d'amener de l'air frais au radiateur latéral (vous l'aviez remarqué ?) Sous la pluie par contre, la selle arrière et votre sac à dos seront recouverts de boue (les routes étant rarement propres). Il faudra donc chercher un ras de roue pour y remédier.
Un bon coup de shaker
Honda a surpris avec ce Crossrunner : un pari osé mais la moto gagne à être connue et surtout essayée. Pour résumer au mieux, on dira du Crossrunner qu'il est facile, maniable et accueillant, assez en tous cas pour séduire de nombreux motards même débutants. Les plus énervés d'entre vous n'y trouveront pas leur bonheur : pas assez nerveux ni sportif pour rivaliser avec les roadsters crapuleux mais pour ça, il y a la Hornet et la CB1000R. Il est aussi beaucoup moins exclusif, jouant la carte de la polyvalence que ce soit pour le trajet quotidien ou la balade du week-end et pour peu que vous l'équipiez, il pourra vous accompagner en voyage.