Fat Boy ou Fat Boy spécial ?
Ne cherchez pas sur les fiches techniques, vous ne trouverez ici aucune différence, les deux modèles sont sur papier exactement les mêmes. La version spéciale se distingue par un équipement différent.
Ainsi la version spéciale reçoit des jantes noires en place des chromées, idem pour la boîte du filtre à huile, une garniture des échappements Shotgun noire également, l'entourage du phare oublie aussi le chrome pour le noir, tout comme le cache filtre à air.
Toujours au rayon des modifications, la selle est ici plus étroite tout comme le guidon mini beach moins large que sur la version normale. Une version spéciale hérite forcément d'un écusson différent et le protège-réservoir en cuir est lui aussi différent. Il s'agit donc d'une question de goût qui vous coutera 300 € de plus pour la version spéciale, un look plus bad boy ou plus racé selon les avis des uns et des autres.
Pour rouler détendu
Good vibrations, mais elles sont où ?
Des Harleys précédemment testées, un point commun c'était les vibrations chères à la marque, un peu comme un signe distinctif. Pourtant équipé du Twincam 96B, le Fat Boy ne vous coûtera pas un dentier à chaque arrêt, certes le gros bicylindre s'anime et on sent bien les "trépidations de la machine" chères à BB, mais rien de comparable à la séance de massage musclé imposée par la sportster 1200 par exemple.
Restons sur le moteur pour une petite déception : imaginant le look de dragster associé à un bicylindre de 1600cc, on s'attendait à voir nos bras s'allonger entre deux feux rouges, faire chauffer la gomme en ouvrant en grand... Eh bien, non. bon, il pousse quand même bien mais pas de coup de pied au cul, il accélère de façon plutôt linéaire mais sans plus. Pire, malgré le couple de 125 Nm à 3500 tours, il vous faudra régulièrement jouer du sélecteur pour avoir une reprise suffisante pour doubler. La plage moteur efficace est assez limitée et, bicylindre oblige, vous ne pourrez pas descendre trop bas dans les tours sous peine de gros cognements, il faudra vous y faire, la Fat Boy vous obligera à changer de vitesse.
Et avec un levier d'embrayage plutôt dur et une boîte assez rêche, on évitera. Comprenez-nous bien, si le passage de la première se fait dans un gros " clong ", les autres passent plutôt bien, pas de faux point mort, pas de cafouillage (sauf peut-être pour trouver le point mort), la boîte est juste une boîte Harley, prévue pour un usage custom,nous ne sommes pas sur une sportive non plus...
Avec un nom pareil et un rapide coup d'oeil sur la fiche technique pour voir s'afficher les 330 kg de la Harley (tous pleins faits) on craignait le pire pour partir à l'aventure sur les petites routes. L'idée même de passer par les routes du barrage de l'eau d'heure ne nous rassurait pas. Ignorants que nous sommes, bien campé sur son boudin arrière de 200, le Fat Boy se moque de nos hésitations et nous fera vite oublier nos appréhensions.
Une fois lancé, le custom en devient même joueur, se balançant d'un virage à l'autre sans sourciller, en adoptant une conduite coulée, on peut passer même assez vite en courbe au grand malheur des marches- pieds que nous avons entamés des deux côtés (espérons qu'Harley ne nous en tienne pas rigueur). Vous l'avez compris, nous nous sommes bien amusés à son guidon. Loin d'être ennuyeux, le Fat Boy permet de se promener à un bon rythme et de prendre les virages les pieds au sol (ou presque, il faudra prévoir un budget marche-pieds à défaut d'user des sliders).
Le côté high-tech d'Harley
Autre concession : le système de clé. Le fonctionnement est on ne peut plus simple : plus besoin de laisser la clé sur la moto, vous débloquez le starter, rangez la clé dans la poche, il suffit de tourner le bouton sur 'on' et d'appuyer sur le démarreur pour faire s'ébrouer le gros twin. Encore mieux, le boitier rfid (commande sans fil) branche l'alarme dès que vous vous éloignez de la moto : un système diablement pratique qui vous évite d'avoir à sortir et à mettre la clé.
Les clignotants aussi sont modernisés, la commande est toujours séparée à gauche et à droite du guidon mais ils s'éteignent tout seuls quand vous redressez la moto.
Même la gestion de l'injection se la joue moderne en permettant une belle autonomie de plus de 300 km, en faisant le plein à plus de 250 km, l'ordinateur de bord nous en autorisait encore plus de 80 bien que la jauge approchait dangereusement la zone rouge. Les presque 20 litres (19,7 l) du réservoir vous autorisent ainsi une belle promenade sans passer à la pompe sauf si on vous le vide au premier arrêt (eh oui, l'absence de clé est un risque permanent).
Agréable et appréciable sauf pour son prix
Bien sûr, c'est une Harley, vous entrez dans une famille, une histoire . bien sûr la finition est au top, on laisse les plastiques chromés au placard, tout est taillé dans la masse, poli ou peint . bien sûr à la revente on sentira la différence mais il faut quand même les sortir les 20.495 € et encore, sans craquer sur quelques accessoires et ceux qui sont déjà rentrés dans une concession Harley voient de quoi nous parlons.
Si le budget n'est pas un souci, ce Fat Boy special est un très bon choix alliant un look typé et remarquable à une conduite plutôt facile et agréable avec un coeur suffisamment vigoureux pour vous balader seul ou en groupe en gardant sous la poignée de quoi vous amuser.
FLSTFB Fat Boy à partir de 20,495 €