Pleasure Machine
Bob est sobre. Mais Bob n'est pas ennuyeux. Il a une recette miracle pour transformer le mousseux en champagne, avec lui tout devient très amusant. Il remplace la Dyna Glide Sport qui n'avait pas marqué les esprits, ce ne sera pas le cas avec BobSans avoir l'air d'y toucher et en évitant soigneusement d'insister sur ce point, Harley-Davidson apporte chaque année d'importantes améliorations techniques à ses motos, les plus visibles" étaient l'arrivée des silent-blocks et de l'injection, cette année ne fait pas exception, les améliorations sont nombreuses et si elles ne sautent pas aux yeux, on les sent bien dans les reins et les bras.
La moins chère mais pas la plus tristeSaluons tout d'abord l'arrivée de cette nouvelle venue dans la famille des Dyna Glide's et au passage disons adieu à la Sport. Bien que la Street Bob est certainement plus sportive que ne l'était la Sport et dans un registre nettement plus convaincant.Le concept "Street Bob" est le suivant: proposer une Harley entière du point de vue des sensations mais dépouillée du côté des accessoires pour permettre à un plus grand nombre de se la payer et ensuite de la personnaliser selon son goû.t. Il est vrai qu'à 13.595 €, il y a de quoi être tenté. Car pour ce prix là, il y a l'authentique, le vrai custom américain tout en acier, un quatorze cinquante bourré de tonus, une alarme d'origine, l'injection électronique pour une consommation de 6 litres au 100 km seulement et une peinture exclusive rappelant celle de l'illustre Night Rod.
Présentée avec un guidon haut à la façon chopper, elle nous avait d'abord fait sourire en pensant à l'inconfort apparent de cette configuration. Nous avions tort. Une fois en selle, les poignées ne sont pas si hautes, les bras sont tendus en avant mais sans aucune exagération, les mains sont mêmes légèrement plus basses que les épaules, les bras ne sont pas forts écartés non plus. Les pieds sont eux loin en avant et il conviendra aux moins grands d'y prêter attention et s'assurer de bien atteindre les commandes. La surprise n'était donc pas où nous l'attendions et elle est plutôt bonne. Sans encore le savoir, ce guidon deviendra une source de plaisir énorme.La selle basse est confortable et nous pouvons même dire qu'il s'agit de LA selle la plus confortable essayée cette année, même une journée de 400 bornes ne parvint pas à nous faire démentir. Les manoeuvres sont facilitées grâce aux pieds qui posent bien au sol, il faut juste étendre complètement le bras extérieur quand on souhaite faire un demi-tour.Usine à sensationsUne conception entièrement nouvelle de la boite de vitesse voit la démultiplication finale se raccourcir et un sixième rapport arriver, il ne s'agit pas d'un rapport allongé (overdrive), les rapports sont plus rapprochés et permettent au "quatorze cinquante" d'exploser. Déjà coupleux à bas régime, il donne un sentiment de puissance inconnu jusqu'alors sur une Dyna. Cette sensation de disponibilité du moteur est encore accentuée par la position en traction des bras qui rend sensible la moindre accélération. On se sent comme suspendu au cintre avec la moto qui semble vouloir nous sortir des mains, il nous est arrivé plus d'une fois de manquer de lâcher les poignées lors d'un passage de vitesse un peu trop brusque. L'absence d'accessoires de protection contre le vent vient y ajouter la sensation de vitesse. Ce cocktail fonctionne à merveille et transforme chaque accélération en pur moment de bonheur, sans jamais affoler le compteur. La recette miracle pour s'éclater sans éclater son permis. Ne comptez bien entendu pas rouler plus de 15 minutes à 120 km/h...
Et enfin complètement exploitable
Le style noir mat de la Night Rod fait mouche
Côté sonorité, les pots d'origine ménagent un compromis raisonnable entre présence du moteur et tranquillité pour la promenade. On entend bien qu'on accélère sans attraper une tête comme un seau même après une journée passée ensemble. Ces silencieux sont presque les seules pièces chromées de cette Harley plutôt sombre. Du coup, les quelques chromes présents ressortent deux fois plus. Et mises à part les taches orange des clignotants ou rouge du feu arrière, la Street Bob est exclusivement bicolore, noir mat contre chromes. Nous aurions aimé les commodos chromés également (cela existe en option).La finition faussement négligée du logo sur le réservoir, le noir martelé du bloc moteur et la texture de la peinture matte ont une saveur particulière qui assied à merveille la personnalité de cette première Dyna. Les rétroviseurs donnent une image excellente, très proches des mains ils peuvent gêner au moment de saluer un frère motard. Le Klaxon est une vraie trompette, rien à voir avec les ridicules avertisseurs qui équipent la plupart de nos montures, noblesse oblige. La grande béquille se cache sous le carter et il faut systématiquement la chercher des yeux, de plus, pour la déplier il faut incliner la moto sur la droite avant de la laisser s'affaisser de manière inquiétante sur la gauche, ce n'est pas gentil de jouer comme cela avec l'équilibre d'un si bel objet. Le bouchon de réservoir est encore à visser.L'anti-vol à détection de mouvement est de série, il se rappelle à votre bon souvenir par un premier sifflement avant de lancer toute la sauce, pratique pour les distraits, le tableau de bord est posé sur le réservoir comme sur une Fat, superbement dépouillé, il se compose d'un seul cadran avec aiguille pour la vitesse et d'un petit écran lcd incrusté avec le kilométrage total et un partiel, des témoins lumineux pour la pression d'huile, les indicateurs de direction, le neutre, le passage sur réserve et l'alarme, c'est tout, mais on connaî.t cela sur presque toutes les Harley. Et pas de rangements disponibles. La contenance du réservoir est juste inférieure à 18 litres et autorise des étapes de plus de 200 km. L'injection fonctionne en outre de manière parfaitement transparente.
Très sympa ce BobHarley-Davidson cache bien son jeu et propose des motos de plus en plus remplies de technologie, les évolutions de la gamme Dyna comprennent encore des ailettes de refroidissement plus grandes, des améliorations internes sur les arbres à cames, le tendeur de chaine de distribution, la pompe à huile et une nouvelle admission d'air active avec un clapet motorisé, lui même piloté par une microprocesseur 4 fois plus rapide qu'en 2005. Il assure la gestion des paramètres de régime moteur, de charge et de pressions d'air. Sans chercher à ratrraper une sportive, ces améliorations visent avant tout une meilleure fiabilité et permettent de répondre aux exigences de plus en plus strictes en matière de pollution. Elles bonifient aussi le confort acoustique puisque le moteur est moins bruyant et les silencieux d'origine plus flatteurs.Tout en restant (presque) toujours dans le limites du permis de conduire, la Street Bob parvient à rendre le moindre déplacement mémorable, avec à la clé des sensations d'accélérations et de vitesse, mais aussi de douceur grâce à la direction légère et aux suspensions, le tout sans les tracas grâce à une garde au sol convenable et un freinage à la hauteur, et pour un prix sympa.
Fiche Technique
FXDBI Dyna Street Bob 2006 - 13.595 €
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