CF MOTO : La Chine débarque.

Pour le motard belge, la Chine ne constitue pas, au contraire du Japon, des Etats-Unis, de l’Italie ou de la Grande-Bretagne, un centre d’intérêt particulier. Excepté quelques marques pratiquement inconnues commercialisées par une poignée de dealers multimarques et présentées dans les coins reculés du salon, les motos chinoises sont rares, voire inexistantes sur nos routes. Cela pourrait bien changer avec l’arrivée de CFMOTO.

CFMOTO…quelle Moto ?

Sauf si vous êtes adepte du quad, produit pour lequel CFMOTO occupe la 1ère place en terme de part de marché dans 17 pays dont 14 en Europe, cette marque chinoise ne vous parle pas. Fondée en 1989 dans la région de Shanghai, CFMOTO développe, fabrique, commercialise et fournit des motos, des véhicules tout-terrain, des véhicules utilitaires, ainsi que des moteurs, pièces et accessoires de sports motorisés, distribués par plus de 2.000 dealers dans le monde. La production connaît un bon en avant depuis 2007 grâce à une nouvelle usine de 150.000 m² construite à Hangzhou. CFMOTO emploie plus de 1.500 personnes dont 240 ingénieurs.

Contrairement à la plupart des marques made in China, CFMOTO ne se contente pas de copier mais développe un bicylindre de 650 cm3 dès 2009. A partir de ce moment, la marque chinoise n’aura de cesse d’accroître son offre motos, notamment grâce à des partenariats avec des manufacturiers comme Continental, Bosch, Magneti Marelli et, depuis 2013, KTM. Partenariat qui se concrétisera en 2014 par l’assemblage des Duke 200 et 390 destinées à la Chine, et qui sera renforcé en 2017 afin de produire des modèles de la marque autrichienne destinés à l’exportation. Dès 2021, la production annuelle devrait atteindre 50.000 motos. L’objectif de la firme chinoise est de se positionner comme une marque mondiale dans le domaine des sports motorisés haut de gamme.

Avec des moteurs de 125 à 650 cc, CFMOTO se concentre sur les petites et moyennes cylindrées et propose un modèle au moins dans chaque catégorie : 125, 150, 250/300, 400 et 650. C’est le cas pour la NK (roadster). En 250/300, un modèle SR (super sport) est également disponible. La 400 se décline en GT. Enfin, 3 versions sont disponibles en 650 : NK, MT (trail) et GT. Tous les modèles sont accessibles aux permis A2.

Forte d’un réseau de distribution de 755 dealers réparti dans toute l’Europe, CFMOTO commercialise actuellement les NK 300 et 400, NK et MT 650. La GT 650 est annoncée en mai 2020. Un nouvelle gamme baptisée CL700X devrait être disponible en septembre. Proposée en 3 versions : Héritage, Adventure et Sport, ces nouvelles venues donneront certainement du fil à retordre aux Ducati Scrambler et autres Café Racer.

Distributeur officiel de plusieurs marques dont Mondial, Orcal, SWM, Kymco, BW IMPORT (bwimport.be) ajoute CFMOTO à son offre, se positionnant ainsi comme un acteur professionnel majeur en matière de motos low cost en provenance du monde entier.

Sur la route.

Maintenant que les présentations sont faites, passons aux choses sérieuses ! C’est à Montreuil-sur-Mer, jolie ville située à quelques encablures de la Côte d’Opale, que la présentation de presse CFMOTO était organisée. BW IMPORT n’ayant pas fait les choses à moitié, c’est dans un bel hôtel situé au centre de la ville que la presse spécialisée du nord et du sud a pu faire connaissance avec les différents modèles de la marque chinoise.

Un premier contact visuel suivi d’une présentation nous permet de constater que les motos chinoises n’ont rien à envier à leurs concurrentes japonaises ou européennes, que ce soit au niveau de la qualité de finition et de l’esthétique. Fourche KYB, écran LCD et TFT, pneus Metzeler, éclairage et clignotants à LED, alimentation Bosch, écran réglable. De plus, même si certains modèles présentent des traits communs avec la concurrence, elles n’en sont pas les copies conformes.

Si la météo nous avait permis de rallier Montreuil pratiquement au sec, il n’en fût pas de même le lendemain pour les essais ! Un temps à ne pas mettre un motard dehors ! A tel point que les organisateurs ont décidé de reporter le départ d’une heure. Pluie, vent violent, brouillard, boue, routes inondées, rien ne nous sera épargné ! C’est donc dans des conditions dantesques que nous avons parcouru environ 250km dans cette magnifique région au guidon des modèles CFMOTO NK, GT et MT 650.

La 650MT

Ma première monture, la CFMOTO 650MT, me met rapidement à l’aise. Typé trail, ce bicylindre de 62 cv à 9.000 tours et et 56 Nm de couple à 7.000 tours se conduit très facilement. Sans être un foudre de guerre, il assure en toutes circonstances et peut même se montrer dynamique à condition d’aller chercher les tours. Ses 206 kg lui assure une maniabilité exemplaire. Aucun reproche au niveau sécurité, le freinage est assuré par un double disque de 300 mm à l'avant et une simple de 220 mm à l'arrière. Progressif, il est secondé par un ABS qui assure si nécessaire. Avec ses 840 mm de hauteur, mes 185 cm sont confortablement installés sur la selle monobloc et le pare-brise réglable assure une protection efficace. La MT est équipée d’origine de crash bars hautes et basses, de protège-mains, de valises de 38 litres et d'une connexion USB. L'écran LCD monochrome est lisible et fournit toutes les informations nécessaires. La fourche USD est réglable, tout comme l'amortisseur arrière KYB de type Cantilever.

Après une centaine de kilomètres, l’impression est positive. Une moto bien équilibrée, qui se pilote très facilement et qui offre une sécurité et un confort dignes de modèles supérieurs pour un prix nettement inférieur, soit 6.399 € valises incluses.

La 650NK

Profitant d’un arrêt forcé pour cause de route inondée, j’enfourche le roadster 650NK. Mêmes caractéristiques que la MT, excepté la fourche avant KYB. La hauteur de selle inférieure de 25 mm et la position de conduite plus vers l’avant ne posent aucun problème. Par contre, vu les conditions climatiques, l’absence totale de protection transforme l’essai en lutte contre les éléments déchaînés. Comme pour les autres modèles, les poignées de frein et d'embrayage sont réglables. L'écran LCD adopte un style plus sportif, tout comme le feux arrière au design original. La selle pilote permet une assise plus en arrière, et le strapontin prévu pour le passager offre un petit dosseret très pratique. Petit roadster dynamique, la NK est proposée au prix de 5.999 €, soit 1.000 € de moins qu’une Kawasaki Z650.

La 650GT

En ce qui concerne la GT, les sensations sont également positives. Son look n'a laissé aucun essayeur indifférent. Un bel équilibre global au niveau de l'ensemble carénage - réservoir. Le pare brise réglable, la selle double à deux niveaux, les grandes poignées de maintien passager et le petit garde boue arrière sont dignes des références de la catégorie. Conçue sur la même base que ses soeurs, la GT présente les mêmes caractéristiques, à l'exception de son poids (226 kg), et marque une évolution technique notable grâce aux trois modes de conduite (Rain, Sport et Road) et à l'écran TFT couleur de 5 pouces. La boîte 6 vitesses est souple et bien étagée. La hauteur de selle (795 mm) relativement basse est compensée par un guidon plus haut afin de procurer au pilote une position confortable. Prix annoncé : 6.999 €

Conclusion

Au terme de ces essais réalisés dans des conditions difficiles, nous sommes unanimes pour reconnaître l’agrément procuré par nos différentes montures. Face aux modèles premium bardés d’électronique et d’options des grandes marques européennes et japonaises au tarif nettement supérieur, les « petites chinoises » n’ont pas à rougir. Certes, leur offre en matière de confort et de sécurité est parfois un cran en-dessous, mais nettement suffisante. Et nous sommes impatients de découvrir les futurs modèles ! Côté motorisation, elles assurent un agrément de conduite rarement pris en défaut. Outre une qualité de finition irréprochable et un look moderne signé Kiska, elles satisferont les motards qui recherchent une machine de moyenne cylindrée, proposant un confort et une sécurité correctes pour un budget limité. Disponibles en version A2, elles sont idéales comme première moto.

Qu’en est-il au niveau du réseau de distribution ? CFMOTO dispose de 12 concessions en Belgique, dont 5 en Wallonie (Ath, Binche, Huy, Herstal et Limelette) et 1 à Bruxelles. Il ne fait aucun doute que, vu le rapport qualité – prix de ces motos, ce réseau va certainement s'étendre rapidement. Je vous invite vivement à les essayer dès que possible.

Liste des prix

  • 650GT: 6999 €
  • 650MT: 6399 €
  • 650NK: 5999 €
  • 400NK: 4399 €
  • 300NK: 3999 €

Quelques liens utiles : https://bwimport.be/ - https://cfmotobenelux.be/fr/ - http://global.cfmoto.com

Dominique
Enseignant tombé dans le monde de la moto très jeune

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Commentaires

  1. Très beau publi-reportage dont je ne trouve mention à aucun endroit. Vous êtes le seul à trouver la MT confortable et performante.

    • A partir du moment ou nous avons eu la chance de tester réellement la moto mise à disposition par la marque durant tout un week-end, ce qui nous a permis de vous proposer, en plus de l’essai, ces belles photos de nous sur la moto..(oui oui c’est bien nous du coup!) …je pense qu’on peut dire là qu’il s’agit d’un vrai essai et non d’un publi-reportage…
      Libre à chacun d’aimer ou non une marque et de le dire si c’est le cas du coup 🙂

  2. Alors merci Geoffroy pour cet essai. J’attends quand même de les voir pour me rendre compte de la qualité de finition. Dommage qu’il n’y ai que peu de concessionnaires.

    • Mais avec plaisir, …tout le plaisir était surtout pour Dominique qui a testé pour nous 🙂 mais son retour est sincère et je pense en effet qu’il faut avoir l’occasion de tester pour se faire sa propre idée 🙂

  3. Propriétaire d’une CF650MT depuis 9 mois, je peux vous livrer mes premières impressions. Si j’ai choisi ce modèle de moto c’est que son design m’a plu d’emblée. Après 6000km à son guidon je reste enthousiaste : tenue de route, couple du moteur en duo, suspensions PARFAITS. La dureté de la selle ressentie lors d’un essai à disparue, remplacée par une selle confort. Mon 1.83cm est bien protégé derrière la bulle relevée à son maximum. Reste maintenant une interrogation : que deviendront les plastiques avec le temps et quel sera le prix de revente de la moto sur le marché de l’occasion ?

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