Triumph Bonneville Thruxton R : le sport en smoking.

Présentée fin 2015 en même temps que la nouvelle gamme Bonneville, la Thruxton avec ou sans « R » se présente comme la version sportive de la plus mythique des anglaises. A première vue, on pourrait croire qu’il s’agit d’une variante simplement destinée à attirer une clientèle moins BCBG et plus « café racer ». Que nenni ! Bien que le moteur et le cadre soient communs, la Thruxton est un modèle à part entière et entièrement à part.

Triumph Bonneville Thruxton R : le sport en smoking.Base commune

Histoire de donner une Xième vie à la Bonneville, Triumph a complètement revu son modèle historique en fonction des exigences en matière de sécurité et de normes anti-pollution, normes « Euro 4 » obligent. Le tout nouveau twin de 1.200 cc à refroidissement mixte air-eau offre 30% de puissance supplémentaire (80 cv) et un couple plus qu’intéressant avec 105 Nm à 3.000 tours. Rayon sécurité et nouvelles technologies, rien ne manque : « Drive by wire » et injection électronique, ABS de dernière génération, clef à transpondeur, contrôle de traction, deux modes de puissance, poignées chauffantes.

Triumph Bonneville Thruxton R : le sport en smoking.Meccanica di precisione

Si la Thruxton (sans R) est déjà une machine splendide dans le plus style « Café racer », la « R » atteint réellement des sommets en la matière. Esthétiquement, elle n’a rien à envier aux plus belles italiennes ou japonaises. C’est tout d’abord le train avant qui attire les regards avec la fourche inversée Showa « big pistons » dorée, les gigantesques disques Brembo, le garde-boue racing et le phare rond classique. Rien d’ostentatoire, mais quel look ! L’arrière n’est pas en reste avec les amortisseurs réglables Öhlins mis en valeur par les ressorts jaunes, le bras oscillant en aluminium, les roues à rayons et les deux pots coniques en alu brossé. Le « bidon » rétro de la Bonneville laisse la place à un réservoir plus effilé orné d’une sangle en alu et d’un bouchon fictif Monza sous lequel se trouve le vrai bouchon à clé. La selle monoplace en Alcantara se prolonge par un capot de la même couleur que le réservoir. Le feu arrière à Leds très discret dégage bien le train arrière et le Metzeler Sportec M7RR. Le guidon à bracelet se termine par les rétroviseurs. Caractère sportif oblige, les repose-pieds en alu et les commandes sont reculés.

Les cylindres noirs à ailettes sont surmontés par des culasses dont l’extrémité laisse apparaître l’aluminium. Quant au bas moteur, c’est encore de l’aluminium brossé. Le radiateur se fait très discret entre les tubes du cadre.

Elle n’est pas que belle !

Le moteur de la Thruxton est doté d’un vilebrequin plus léger, d’une compression et d’un couple plus élevés (112 Nm à 4.950 tours). La boîte à air est plus volumineuse afin de permettre une meilleure admission. La démultiplication finale a été raccourcie et la puissance portée à 96 cv à 6.750 tours. Notons enfin que les injecteurs sont masqués par des carbus fictifs. Un mode « sport » fait logiquement son apparition en plus des modes « rain » et « road ».

Au démarrage, le plaisir des oreilles s’ajoute à celui des yeux. Un son rauque qui rappelle « the good old times ». Premiers kilomètres en mode « road » afin de faire connaissance. Malgré la configuration sportive, la position de conduite est agréable. Les demi-bracelets placés relativement haut limitent la pression sur les poignets et les épaules. Le buste n’est pas trop penché et, grâce aux commandes reculées, les jambes trouvent leur place sans problème.

Les néophytes pourraient penser que 96 cv face aux 160 et parfois davantage de certaines concurrentes vont faire de la Bonnie une gentille machine de balade un peu plus dynamique que la T120, mais sans plus ! Qu’ils se détrompent ! Les modifications, même si elles sont minimes, apportées à la Thruxton font merveille. La poussée se fait de manière progressive mais constante jusqu’à 7.000 tours. Pas besoin d’une cavalerie démesurée pour se faire plaisir ! Grâce au train avant, aux jantes de 17 pouces et aux Metzeler, les courbes sont négociées avec une facilité déconcertante. Quant au freinage, c’est du super costaud ! Le twin reste constamment disponible et repart sans broncher dès 3.000 tours.

Même si la différence n’est pas énorme, le passage en mode « sport » est encore plus jouissif. La montée en régime est plus rapide et le couple débarque dès la rotation de la poignée. A 120 km/h à 4.000 tours, il en reste pas mal « sous la poignée » et les vitesses réservées au circuit sont rapidement atteintes. Grâce au « ryde by wire », les accélérations peuvent être dosées avec précisions.  Quant aux coupures de gaz, les bonnes veilles explosions sont toujours au rendez-vous ! Un vrai régal ! L’embrayage « anti-dribbling » est précis et agréable.

Le mode utilisé ne modifie pas la puissance du moteur. La différence se fait au niveau de la vitesse d’ouverture des papillons d’injecteurs. En mode « rain », ils s’ouvrent moins rapidement, ce qui a pour effet de rendre les accélérations moins brutales. Ce système est plus agréable que le « bridage » de puissance adopté par d’autres marques car il ne donne pas cette sensation d’étranglement du moteur. C’est un bon point supplémentaire pour la Triumph.

Triumph Bonneville Thruxton R : le sport en smoking.Les double cadrans (compte-tour et compteur de vitesse) sont équipés d’un petit écran digital qui fournit les informations habituelles : horloge, 2 trips, consommation instantanée et moyenne, autonomie restante, indicateur de rapport engagé et d’entretien. Petit plus technologique : une prise USB est dissimulée sous la selle.

Modernité oblige, sur la balance, la nouvelle venue a pris du poids par rapport à ses aïeules. Elle dépasse de peu les 200 kg et accuse 206 kg à sec.

Sans « tirer dedans », la Thruxton se contente d’environ 5 litres aux 100 km. En conduite sportive, les 6 litres sont facilement atteints, ce qui permet une autonomie d’environ 250 km.

 

How much ?

Si vous vous contentez du modèle de base, il vous en coûtera 15.500 €, soit 2.000 € de plus que la Thruxton normale. Par rapport à la Bonneville T 120 qui démarre à 11.900 €, la différence est justifiée vu le niveau de finition et les apports technologique.

Les fanas des accessoires seront ravis car Triumph en a prévu pas moins de 160. Quelques exemples : tête de fourche, échappements Vance & Hines, pack Café racer, pack Track racer, …

Les aficionados de la piste pourront acquérir le kit "Factory Race" qui allégera la machine et augmentera la puissance et le couple.

Triumph Bonneville Thruxton R : le sport en smoking.

En conclusion

Avec la Thruxton et la Thruxton R, Triumph a sans aucun doute réussi un coup de maître. C’est non seulement l’élégance britannique qui transparaît dans cette moto, mais également l’esprit « Café Racer », la qualité de finition et l’originalité. Belle sans être « tape à l’œil », racée sans être une « bombe », sportive et accessible, moderne et classique, elle peut être utilisée au quotidien et procurer beaucoup de plaisir sur circuit. En résumé, c’est avec un pincement au cœur certain que j’ai dû m’en séparer après une semaine de plaisir.

Triumph Bonneville Thruxton R : le sport en smoking.
Triumph Bonneville Thruxton R : le sport en smoking.

 

 

Dominique
Enseignant tombé dans le monde de la moto très jeune

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